Un petit verre avec Thomas Bidegain

Mercredi 29 Mars 2017. Il est 1 heure du matin et le cocktail donné à l’occasion de l’ouverture du festival se termine doucement. On voudrait demander une interview à Thomas Bidegain (De Rouille et d’Os, Un Prophète..). Il est là, sous nos yeux… Tous étudiants du M2 Scénario de Paris Nanterre que nous sommes, nous hésitons à l’approcher jusqu’à ce qu’une camarade décide de sauter le pas et de l’aborder… mais hélas, il part demain. « On a qu’à faire ça tout de suite ! », nous lance t-il. Tout le monde se regarde, dictaphone en main… Et on lui demande quoi ? On n’a rien préparé. Finalement, c’est lui qui nous questionne.
Retour sur une interview surréalistico-hallucinante.

Thomas Bidegain : … Alors vous êtes jeunes scénaristes. S’il fallait donner un titre au Master scénario de Paris Nanterre, ce serait quoi ?

Emilie : « Entre l’imagination et la contrainte » !

TB : Pas mal dis donc ! Et s’il y a une chose que vous avez apprise là-bas, c’est quoi ?

Emilie : C’est apprendre à se connaître pour mieux connaître le projet de long métrage que l’on veut développer. Pas se laisser parasiter par les opinions extérieures qui divergent souvent…

TB : Et vous avez pas peur d’être parasitée par vous même ?

Emilie : Ben non il faut savoir ce qu’on veut et ou on veut aller.

TB : Pas mal. Si vous pouviez travailler pour un réalisateur, vous travailleriez pour qui ?

Adrien : Moi je travaillerai pour un réalisateur décédé, Claude Miller.

TB : Ah ouais, mais disons que si vous pouviez travailler pour un réalisateur vivant, ce serait qui ?

Adrien : Pedro Almodovar

TB : Vous auriez un sujet à lui présenter ?

Adrien : Oui le film que je suis en train d’écrire !

Madeleine : Oui carrément.

TB : Ah ben, super. Et vous avez une idée que vous n’avez jamais réussi à mettre en scénario parce qu’elle était trop personnelle ?

Madeleine : Oui j’en ai une à vrai dire, et c’est vrai qu’elle est trop personnelle !

TB : Vous ne vous êtes pas dit que l’important c’est de trouver des paravents ? Des façons de raconter des histoires pour pouvoir glisser justement des choses personnelles sans qu’on voit qu’elles sont personnelles ?

Madeleine : j’ai essayé de le faire et c’est quand même pas facile et je me dis que peut être ça prend un peu de temps, de laisser mûrir les idées…

TB : Et peut-être le genre permet de faire glisser des choses très personnelles… Est ce qu’il y a des gens dans votre classe qui travaillent sur le genre ?

Adrien : Oui il y en a quelques uns qui bossent sur du fantastique.

Madeleine : Il y a un film catastrophe aussi.

TB : Oh ça c’est chouette un film catastrophe…

[…]

TB : Et du coup vous avez la sensation d’avoir réussi à travers un film de genre à mettre des choses personnelles ?

Hugo : Oui le fait d’écrire un film de genre ça n’empêche pas l’auteur de pouvoir faire passer un message.

TB : Est ce que pour vos personnages vous êtes partis de personnes de votre entourage ?

Adrien : Moi c’est ma mère.

Jennyfer : Il y a toujours un peu des gens qu’on connaît dans nos personnages, de toute façon.

Adrien : Et tu peux nourrir aussi un personnage de plusieurs personnes que tu connais…

TB : Ce qui est super c’est quand vous faites le film et que vous vous êtes vraiment nourris d’une personne et qu’elle ne se reconnaît pas : « Mais ce personnage c’est vraiment toi ! » et il dit « ah bon !? ». Le personnage que joue Reda Kateb dans Un Prophète, c’est mon frère. Ce que mon frère m’a fait dans la vie c’est ce que le gitan fait au personnage de Malik. Quand j’ai raconté ça à Reda, il a envoyé une photo dédicacée à mon frère ! (Rires)

TB : Est ce que vous êtes déjà arrivé au bout d’un projet ?

Adrien : Court métrage oui, long métrage non. Par contre on doit tous écrire un long métrage pour septembre.

TB : Vous verrez c’est marrant quand c’est la fin, parce que c’est jamais la fin ! Et quand on est bloqué dans l’histoire vous avez pas le sentiment qu’il faut revenir sur le personnage ? Alors on redéfinit le personnage et on va aller un plus loin, et quand on a fait ça on va avancer et puis on va être de nouveau bloqué. Puis, on revient encore une fois au personnage…

Adrien : Je sais pas encore si c’est si évident que ça pour nous tous.

Sixtine : Oui c’est dur et on sait qu’il faut revenir à la base de nos personnages.

TB : Il faut trouver une phrase qui caractérise votre personnage, un dialogue…

Adrien : Un leitmotiv, quoi.

TB : Moi j’en ai une c’est clair.

Adrien : Pour chaque personnage ?

TB : Oui. Et finalement, il n’y a jamais qu’une seule intrigue, c’est toujours la même : les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être.

Sixtine : Une dernière question… Le premier mensonge ?

TB : Ah c’est important ! Le premier mensonge dans un film c’est qu’on va croire à un truc. Jacques Audiard disait à propos de Sur mes lèvres, la fille est sourde, elle travaille dans l’entreprise et c’est elle qui répond au téléphone. Si vous croyez que c’est une sourde qui va répondre au téléphone c’est grâce à ce premier mensonge qu’on croira tout le reste.

Thomas Bidegain : … Alors vous êtes jeunes scénaristes. S’il fallait donner un titre au Master scénario de Paris Nanterre, ce serait quoi ?

Emilie : « Entre l’imagination et la contrainte » !

TB : Pas mal dis donc ! Et s’il y a une chose que vous avez apprise là-bas, c’est quoi ?

Emilie : C’est apprendre à se connaître pour mieux connaître le projet de long métrage que l’on veut développer. Pas se laisser parasiter par les opinions extérieures qui divergent souvent…

TB : Et vous avez pas peur d’être parasitée par vous même ?

Emilie : Ben non il faut savoir ce qu’on veut et ou on veut aller.

TB : Pas mal. Si vous pouviez travailler pour un réalisateur, vous travailleriez pour qui ?

Adrien : Moi je travaillerai pour un réalisateur décédé, Claude Miller.

TB : Ah ouais, mais disons que si vous pouviez travailler pour un réalisateur vivant, ce serait qui ?

Adrien : Pedro Almodovar

TB : Vous auriez un sujet à lui présenter ?

Adrien : Oui le film que je suis en train d’écrire !

Madeleine : Oui carrément.

TB : Ah ben, super. Et vous avez une idée que vous n’avez jamais réussi à mettre en scénario parce qu’elle était trop personnelle ?

Madeleine : Oui j’en ai une à vrai dire, et c’est vrai qu’elle est trop personnelle !

TB : Vous ne vous êtes pas dit que l’important c’est de trouver des paravents ? Des façons de raconter des histoires pour pouvoir glisser justement des choses personnelles sans qu’on voit qu’elles sont personnelles ?

Madeleine : j’ai essayé de le faire et c’est quand même pas facile et je me dis que peut être ça prend un peu de temps, de laisser mûrir les idées…

TB : Et peut-être le genre permet de faire glisser des choses très personnelles… Est ce qu’il y a des gens dans votre classe qui travaillent sur le genre ?

Adrien : Oui il y en a quelques uns qui bossent sur du fantastique.

Madeleine : Il y a un film catastrophe aussi.

TB : Oh ça c’est chouette un film catastrophe…

[…]

TB : Et du coup vous avez la sensation d’avoir réussi à travers un film de genre à mettre des choses personnelles ?

Hugo : Oui le fait d’écrire un film de genre ça n’empêche pas l’auteur de pouvoir faire passer un message.

TB : Est ce que pour vos personnages vous êtes partis de personnes de votre entourage ?

Adrien : Moi c’est ma mère.

Jennyfer : Il y a toujours un peu des gens qu’on connaît dans nos personnages, de toute façon.

Adrien : Et tu peux nourrir aussi un personnage de plusieurs personnes que tu connais…

TB : Ce qui est super c’est quand vous faites le film et que vous vous êtes vraiment nourris d’une personne et qu’elle ne se reconnaît pas : « Mais ce personnage c’est vraiment toi ! » et il dit « ah bon !? ». Le personnage que joue Reda Kateb dans Un Prophète, c’est mon frère. Ce que mon frère m’a fait dans la vie c’est ce que le gitan fait au personnage de Malik. Quand j’ai raconté ça à Reda, il a envoyé une photo dédicacée à mon frère ! (Rires)

TB : Est ce que vous êtes déjà arrivé au bout d’un projet ?

Adrien : Court métrage oui, long métrage non. Par contre on doit tous écrire un long métrage pour septembre.

TB : Vous verrez c’est marrant quand c’est la fin, parce que c’est jamais la fin ! Et quand on est bloqué dans l’histoire vous avez pas le sentiment qu’il faut revenir sur le personnage ? Alors on redéfinit le personnage et on va aller un plus loin, et quand on a fait ça on va avancer et puis on va être de nouveau bloqué. Puis, on revient encore une fois au personnage…

Adrien : Je sais pas encore si c’est si évident que ça pour nous tous.

Sixtine : Oui c’est dur et on sait qu’il faut revenir à la base de nos personnages.

TB : Il faut trouver une phrase qui caractérise votre personnage, un dialogue…

Adrien : Un leitmotiv, quoi.

TB : Moi j’en ai une c’est clair.

Adrien : Pour chaque personnage ?

TB : Oui. Et finalement, il n’y a jamais qu’une seule intrigue, c’est toujours la même : les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être.

Sixtine : Une dernière question… Le premier mensonge ?

TB : Ah c’est important ! Le premier mensonge dans un film c’est qu’on va croire à un truc. Jacques Audiard disait à propos de Sur mes lèvres, la fille est sourde, elle travaille dans l’entreprise et c’est elle qui répond au téléphone. Si vous croyez que c’est une sourde qui va répondre au téléphone c’est grâce à ce premier mensonge qu’on croira tout le reste.