Duo au soleil

Un duo, Juliette Sales et Fabien Suerez le sont jusqu’au bout de leurs vingt doigts (cumulés selon une répartition de l’ordre de dix chacun). Belle et Sébastien, Spirou et Fantasio, Juliette et Fabien les ont co-écrits, comme un inconscient miroir de leur propre dynamique à quatre mains (faites le compte : ça fait toujours vingt doigts). Comme dans chaque bon couple de cinéma, qu’il soit devant ou derrière la caméra, l’importance réside dans ce que l’un apporte à l’autre. Écrivant ensemble sur un même ordinateur, s’arrachant le clavier au fil des coups de génie ou de gueule, les deux scénaristes ont manifestement trouvé dans leur alchimie personnelle la recette de l’un de ces dynamic duos si difficiles à créer. Il suffit de les voir, côte à côte sur l’estrade du festival, arborant les couleurs complémentaires d’un bleu roi et d’un orange flashy pour les imaginer entrer et sortir à l’envi de l’un de leurs propres films.
L’une est issue de la production (ayant travaillé chez UGC avant d’intégrer le bien connu CEEA), l’autre des cafés-théâtres et de l’ESRA, quant à nous cette phrase nous a fait atteindre notre quota annuel de sigles. De là l’évidence de leur rencontre : tandis que Juliette Sales, dès ses expériences de production, ne voit les films que sous le prisme du scénario, Fabien Suarez quant à lui s’intéresse tout particulièrement au jeu et à la place de l’acteur dès le scénario. Aucune surprise, de fait, que leur collaboration avec Clovis Cornillac (acteur et réalisateur de Belle et Sébastien 3) ait été si positive.
Couple rompu à l’exercice - tels les Starsky et Hutch de l’écriture scénaristique - Juliette et Fabien ont autant d’expérience sur le terrain que de conseils à donner aux jeunes auteurs. Car le problème de moult œuvres de jeunesse, les leurs ne faisant apparemment pas exception, est d’être trop écrits. Un bon scénario, sans devenir étique, doit être "entièrement tendu vers une intention" - et le reste n’est que littérature... Avec deux doigts d’humour (si vous suivez, on arrive à vingt-deux doigts) et surtout une évidente tendresse, les deux scénaristes parlent de cinéma comme les cousins désagréables parlent de leurs enfants, à ceci près qu’en l’occurrence, c’est intéressant.
"Il ne faut pas s’émouvoir que ça bouge, un scénario est un objet en perpétuelle mutation : pour devenir un film, il faut qu’il meure un petit peu" explique Juliette Sales. Autant dire qu’il faut voir l’oisillon voler de ses propres ailes, laisser l’adolescent mettre des posters de Metallica sur ses murs, remettre au producteur son scénario en espérant qu’il ne le défigure pas trop. Des mauvaises expériences, les deux en ont certes connues ; mais outre les quelques déceptions inévitables des mauvaises collaborations, le scénario apparaît dans les confidences de ces deux professionnels comme un processus de plaisir et de créativité avant tout.
Tout indique qu’entre ces deux artistes, la rencontre de l’autre a été un coup de pouce du destin (vingt-trois doigts), non seulement du point de vue de la carrière (la trilogie Belle et Sébastien a rassemblé plus de six millions de spectateurs) mais aussi de l’affrontement de deux créativités folles, qui à force d’être différentes deviennent complémentaires. C’est cela qui fait de notre duo de choc, dans le champ du cinéma français, un couple de cinéma majeur. (Vingt-quatre).

JMG.

Un duo, Juliette Sales et Fabien Suerez le sont jusqu’au bout de leurs vingt doigts (cumulés selon une répartition de l’ordre de dix chacun). Belle et Sébastien, Spirou et Fantasio, Juliette et Fabien les ont co-écrits, comme un inconscient miroir de leur propre dynamique à quatre mains (faites le compte : ça fait toujours vingt doigts). Comme dans chaque bon couple de cinéma, qu’il soit devant ou derrière la caméra, l’importance réside dans ce que l’un apporte à l’autre. Écrivant ensemble sur un même ordinateur, s’arrachant le clavier au fil des coups de génie ou de gueule, les deux scénaristes ont manifestement trouvé dans leur alchimie personnelle la recette de l’un de ces dynamic duos si difficiles à créer. Il suffit de les voir, côte à côte sur l’estrade du festival, arborant les couleurs complémentaires d’un bleu roi et d’un orange flashy pour les imaginer entrer et sortir à l’envi de l’un de leurs propres films.
L’une est issue de la production (ayant travaillé chez UGC avant d’intégrer le bien connu CEEA), l’autre des cafés-théâtres et de l’ESRA, quant à nous cette phrase nous a fait atteindre notre quota annuel de sigles. De là l’évidence de leur rencontre : tandis que Juliette Sales, dès ses expériences de production, ne voit les films que sous le prisme du scénario, Fabien Suarez quant à lui s’intéresse tout particulièrement au jeu et à la place de l’acteur dès le scénario. Aucune surprise, de fait, que leur collaboration avec Clovis Cornillac (acteur et réalisateur de Belle et Sébastien 3) ait été si positive.
Couple rompu à l’exercice - tels les Starsky et Hutch de l’écriture scénaristique - Juliette et Fabien ont autant d’expérience sur le terrain que de conseils à donner aux jeunes auteurs. Car le problème de moult œuvres de jeunesse, les leurs ne faisant apparemment pas exception, est d’être trop écrits. Un bon scénario, sans devenir étique, doit être "entièrement tendu vers une intention" - et le reste n’est que littérature... Avec deux doigts d’humour (si vous suivez, on arrive à vingt-deux doigts) et surtout une évidente tendresse, les deux scénaristes parlent de cinéma comme les cousins désagréables parlent de leurs enfants, à ceci près qu’en l’occurrence, c’est intéressant.
"Il ne faut pas s’émouvoir que ça bouge, un scénario est un objet en perpétuelle mutation : pour devenir un film, il faut qu’il meure un petit peu" explique Juliette Sales. Autant dire qu’il faut voir l’oisillon voler de ses propres ailes, laisser l’adolescent mettre des posters de Metallica sur ses murs, remettre au producteur son scénario en espérant qu’il ne le défigure pas trop. Des mauvaises expériences, les deux en ont certes connues ; mais outre les quelques déceptions inévitables des mauvaises collaborations, le scénario apparaît dans les confidences de ces deux professionnels comme un processus de plaisir et de créativité avant tout.
Tout indique qu’entre ces deux artistes, la rencontre de l’autre a été un coup de pouce du destin (vingt-trois doigts), non seulement du point de vue de la carrière (la trilogie Belle et Sébastien a rassemblé plus de six millions de spectateurs) mais aussi de l’affrontement de deux créativités folles, qui à force d’être différentes deviennent complémentaires. C’est cela qui fait de notre duo de choc, dans le champ du cinéma français, un couple de cinéma majeur. (Vingt-quatre).

JMG.