Webserie, des séries qui en jettent

Écrire une websérie, c’est comme arroser un bonsaï ; on ne sait pas en quoi, mais la phrase est poétique.

La compétition websérie a donc eu lieu ce vendredi après midi, proposant encore une fois un panel excitant et fort en rebondissements. Fidèles à la tradition du festival, les projets ont été développés par leurs auteurs du mercredi au vendredi matin, encadrés par le sympathique Sullivan Le Postec qui jouait devant le public les maîtres de cérémonie.
Si chaque projet comme pour toutes les compétition, se démarque par un point de vue fort, la série A poil(s) se distingue néanmoins par sa force transgressive et politiquement engagée. Elle propose ainsi une façon douce de prendre conscience impératifs sociaux qui se posent sur nos petits poils. Les chats ne sont-ils pas eux-mêmes beaucoup plus mignons à poils ? Projet ludique et politique, A poil(s) représente à merveille les possibilités représentées par la compétition. Les autres projets ne sont ainsi pas en reste et proposent chacun a sa façon, des perspectives cinématographiques singulières.
Tous les formats se côtoient, de la capsule à la série 26 minutes, présentés selon les vastes possibilités du pitch oral - certains allant même jusqu’à donner du ukulele dès les premières secondes. Cette inventivité nous est proposée par Presque ami, dont la présentation orale fut complètement jouée, seulement entrecoupée par quelques phrases de récit dont on se délecte. Les spectateurs qui ont eu la chance d’assister à la séance, étonnamment sous-estimée de nombreux festivaliers, ont pu partager avec les pitcheurs des moments de connivence - qui viennent souligner combien le medium-même de la websérie a trait à quelque chose d’universel. Preuve, s’il en fallait une, que la websérie ne démérite pas face aux séries classiques. Avec ceci en plus que la websérie semble intrinsèquement tournée vers l’intérieur, vers chacun dans son rapport à soi. Ceci nous est confirmé par le projet Foodingue, un rêve-cauchemar en cuisine délirant qui n’est pas sans rappeler l’outre-Atlantique Bob’s Burgers, à travers cette fois un prisme ouvertement autobiographique.
Pour autant, les projets de webséries ne manquaient pas de concepts. Comme en témoignèrent Face Cachée et L’Appartement, c’est parfois sur une idée générale accrocheuse que l’on peut vendre son projet de série. Les deux projets, hautement adaptables, cherchent à multiplier les situations permettant de développer un imaginaire barré et une morale très humaine. Cela tout en se plaçant de part et d’autre du spectre du quotidien (Face Cachée dans l’imaginaire des petites attentes de chaque jour, L’Appartement empruntant au genre de la zombie-apocalypse). En attendant de découvrir lequel, des cinq projets, emportera les suffrages du jury, il ne nous reste qu’à espérer que parmi les oreilles dressées du public s’étaient glissées celles d’un producteur, ou celle d’un producteur n’en ayant qu’une, qui ait été séduit par la singularité des projets et souhaite leur donner vie.

Wanda & JMG.

La compétition websérie a donc eu lieu ce vendredi après midi, proposant encore une fois un panel excitant et fort en rebondissements. Fidèles à la tradition du festival, les projets ont été développés par leurs auteurs du mercredi au vendredi matin, encadrés par le sympathique Sullivan Le Postec qui jouait devant le public les maîtres de cérémonie.
Si chaque projet comme pour toutes les compétition, se démarque par un point de vue fort, la série A poil(s) se distingue néanmoins par sa force transgressive et politiquement engagée. Elle propose ainsi une façon douce de prendre conscience impératifs sociaux qui se posent sur nos petits poils. Les chats ne sont-ils pas eux-mêmes beaucoup plus mignons à poils ? Projet ludique et politique, A poil(s) représente à merveille les possibilités représentées par la compétition. Les autres projets ne sont ainsi pas en reste et proposent chacun a sa façon, des perspectives cinématographiques singulières.
Tous les formats se côtoient, de la capsule à la série 26 minutes, présentés selon les vastes possibilités du pitch oral - certains allant même jusqu’à donner du ukulele dès les premières secondes. Cette inventivité nous est proposée par Presque ami, dont la présentation orale fut complètement jouée, seulement entrecoupée par quelques phrases de récit dont on se délecte. Les spectateurs qui ont eu la chance d’assister à la séance, étonnamment sous-estimée de nombreux festivaliers, ont pu partager avec les pitcheurs des moments de connivence - qui viennent souligner combien le medium-même de la websérie a trait à quelque chose d’universel. Preuve, s’il en fallait une, que la websérie ne démérite pas face aux séries classiques. Avec ceci en plus que la websérie semble intrinsèquement tournée vers l’intérieur, vers chacun dans son rapport à soi. Ceci nous est confirmé par le projet Foodingue, un rêve-cauchemar en cuisine délirant qui n’est pas sans rappeler l’outre-Atlantique Bob’s Burgers, à travers cette fois un prisme ouvertement autobiographique.
Pour autant, les projets de webséries ne manquaient pas de concepts. Comme en témoignèrent Face Cachée et L’Appartement, c’est parfois sur une idée générale accrocheuse que l’on peut vendre son projet de série. Les deux projets, hautement adaptables, cherchent à multiplier les situations permettant de développer un imaginaire barré et une morale très humaine. Cela tout en se plaçant de part et d’autre du spectre du quotidien (Face Cachée dans l’imaginaire des petites attentes de chaque jour, L’Appartement empruntant au genre de la zombie-apocalypse). En attendant de découvrir lequel, des cinq projets, emportera les suffrages du jury, il ne nous reste qu’à espérer que parmi les oreilles dressées du public s’étaient glissées celles d’un producteur, ou celle d’un producteur n’en ayant qu’une, qui ait été séduit par la singularité des projets et souhaite leur donner vie.

Wanda & JMG.