Pitch, ô mon pitch

Fallait-il que le jeu en vaille la chandelle, pour que les festivaliers fassent salle comble (tente comble pour être exact) au Village pour assister au pitch des marathoniens, et ce malgré la pluie qui a décidé de nous rappeler en ce dernier jour que tout a une fin, le beau temps comme le festival. C’est donc au rythme du délicat métronome que sont les gouttes sur la toile cirée qu’ont défilé pas moins de quatorze "marathoniens" du scénario. Que l’on se rassure, il ne s’agit pas ici de mourir d’épuisement après une course surhumaine mais d’écrire en 48h un court métrage à partir d’un thème prédéfini et de le pitcher en trois minutes, montre en main, devant les festivaliers. Le lecteur attentif aura bien compris que de l’un à l’autre, il n’y a pas tant de différence.
Avec un thème dont la précision avait de quoi surprendre - schématiquement : l’apocalypse frappe Valence - les quatorze scénaristes ont su proposer avec humour, passion, sincérité (et pour certains les quelques trémolos causés par l’équation micro + foule = tremblements) des projets délirants qui débordent de créativité comme la fontaine d’eau de pluie sur la place. Des bacs de ravioles, des citrons, une colonne vertébrale en miette, du sexe et des hommes-poissons furent au rendez-vous (si vous pensiez que votre dernière rencontre Tinder était la pire imaginable, sachez vous estimer heureux/se) et ce pour le plus grand bonheur du public.
Certes, écrire "pour le plus grand bonheur du public" devrait être interdit dans n’importe quel article - et l’est sans doute dans les petites lettres de la convention de Genève - mais que voulez-vous : le spectacle du pitch des marathoniens fut un réel instant de plaisir. Ou plutôt la succession de quatorze instants très divers, dont le récit touchait par moments au sketch comique.
Comme l’a si bien dit le premier marathonien, enfin pas le premier tout court, qui a dû mourir il y a quelque 2500 ans, mais le premier de cette édition tout du moins - comme l’a dit le premier pitcheur, donc, le grand gagnant ou la grande gagnante sera couronné/e ce soir, mais c’est la sélection elle-même qui est une victoire pour ces quatre cavaliers de l’apocalypse plus dix. Le spectacle réjouissant de ces sprinteurs du scénario n’aura pas manqué de causer un petit pincement au cœur des festivaliers à l’idée qu’un seul de ces projets remportera la plume de cristal (si vous êtes nouveau au festival, sachez que non, la plume de cristal n’est pas un roman posthume de Maurice Leblanc mais bel et bien la récompense suprême de chaque compétition du festival).
L’un dans l’autre, les marathoniens nous rappellent que l’on ne doit pas désespérer : dans un monde où l’Académie des Césars invente un César du Public pour couronner Les Tuche 3, la créativité n’est tout de même pas totalement morte. Merci Valence Scénario, d’être là pour nous le rappeler.

Fallait-il que le jeu en vaille la chandelle, pour que les festivaliers fassent salle comble (tente comble pour être exact) au Village pour assister au pitch des marathoniens, et ce malgré la pluie qui a décidé de nous rappeler en ce dernier jour que tout a une fin, le beau temps comme le festival. C’est donc au rythme du délicat métronome que sont les gouttes sur la toile cirée qu’ont défilé pas moins de quatorze "marathoniens" du scénario. Que l’on se rassure, il ne s’agit pas ici de mourir d’épuisement après une course surhumaine mais d’écrire en 48h un court métrage à partir d’un thème prédéfini et de le pitcher en trois minutes, montre en main, devant les festivaliers. Le lecteur attentif aura bien compris que de l’un à l’autre, il n’y a pas tant de différence.
Avec un thème dont la précision avait de quoi surprendre - schématiquement : l’apocalypse frappe Valence - les quatorze scénaristes ont su proposer avec humour, passion, sincérité (et pour certains les quelques trémolos causés par l’équation micro + foule = tremblements) des projets délirants qui débordent de créativité comme la fontaine d’eau de pluie sur la place. Des bacs de ravioles, des citrons, une colonne vertébrale en miette, du sexe et des hommes-poissons furent au rendez-vous (si vous pensiez que votre dernière rencontre Tinder était la pire imaginable, sachez vous estimer heureux/se) et ce pour le plus grand bonheur du public.
Certes, écrire "pour le plus grand bonheur du public" devrait être interdit dans n’importe quel article - et l’est sans doute dans les petites lettres de la convention de Genève - mais que voulez-vous : le spectacle du pitch des marathoniens fut un réel instant de plaisir. Ou plutôt la succession de quatorze instants très divers, dont le récit touchait par moments au sketch comique.
Comme l’a si bien dit le premier marathonien, enfin pas le premier tout court, qui a dû mourir il y a quelque 2500 ans, mais le premier de cette édition tout du moins - comme l’a dit le premier pitcheur, donc, le grand gagnant ou la grande gagnante sera couronné/e ce soir, mais c’est la sélection elle-même qui est une victoire pour ces quatre cavaliers de l’apocalypse plus dix. Le spectacle réjouissant de ces sprinteurs du scénario n’aura pas manqué de causer un petit pincement au cœur des festivaliers à l’idée qu’un seul de ces projets remportera la plume de cristal (si vous êtes nouveau au festival, sachez que non, la plume de cristal n’est pas un roman posthume de Maurice Leblanc mais bel et bien la récompense suprême de chaque compétition du festival).
L’un dans l’autre, les marathoniens nous rappellent que l’on ne doit pas désespérer : dans un monde où l’Académie des Césars invente un César du Public pour couronner Les Tuche 3, la créativité n’est tout de même pas totalement morte. Merci Valence Scénario, d’être là pour nous le rappeler.